Société Française d'Exobiologie

Un ciel désespérément vide - Faut il (déjà) tirer un bilan de SETI ?

Par Louis D’Hendecourt
(Louis d’Hendecourt est directeur de recherche CNRS, au laboratoire « Astrochimie Expérimentale », Institut d’Astrophysique Spatiale, Orsay, France)

SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence) est un acronyme célèbre qui recouvre un vaste ensemble de programmes de recherche de signaux, intentionnels ou non, qui révèleraient l’existence d’êtres intelligents, sinon dans l’Univers, du moins dans notre propre Galaxie.

Cet article est paru dans une version abrégée dans Ciel et Espace, Octobre 2005

Dans la très grande majorité de la communauté des astrophysiciens, dans la littérature professionnelle comme dans celle à l’usage du grand public, la réponse ne semble faire aucun doute : si la vie procède simplement de lois physiques à priori connues ou en passe de l’être, l’immensité de l’Univers (400 milliards d’étoiles dans notre seule Galaxie), les très longues échelles de temps dont nous disposons (13.7 milliards d’années d’après les plus récentes estimations de l’âge du « Big-Bang ») et les découvertes de plus en plus fréquentes d’exoplanètes, tout laisse à penser que non seulement la vie est un phénomène banal dans l’Univers mais que l’intelligence et, par voie de conséquence, la présence de civilisations technologiques avancées, constituent un aboutissement logique de l’évolution galactique. Cette idée toute préconçue dans la pensée rationaliste et scientifique moderne semble avoir un profond effet sur une vision positiviste de la place de l’Homme dans l’Univers et de son nécessaire futur cosmique où la colonisation de l’espace est perçue comme une nécessité biologique absolue, impliquant une maîtrise de plus en plus complète de son environnement non plus planétaire mais aussi stellaire, galactique et de l’Univers entier.

Pourtant, force est de constater que cet optimiste quasi général se heurte à une série de faits simples qui, si ils ne sont pas irréfutables, devraient nous permettre à tout le moins d’approfondir nos réflexions sur le sens, l’originalité et la finalité de la vie intelligente.

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The Very Large Array of Radio Telescopes

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En effet, malgré les efforts réitérés des partisans de SETI, le ciel reste désespérément vide de signaux artificiels, aucune trace de vie n’a été détectée qui soit exogène à la Terre et, malgré d’énormes progrès concernant la biochimie prébiotique, aucun mécanisme « universel » de passage de l’inanimé au vivant n’a pu encore être démontré. Finalement, la vitalité et la pertinence de plus en plus incontournable du Paradoxe de Fermi sont de nature à faire pencher la balance vers une toute autre vision de l’Univers, un Univers dans lequel la vie est rare et l’intelligence « unique ».

Posons nous d’abord la question de la pertinence de SETI en essayant une approche plus critique sur les chances de son succès. La vie existe-t-elle ailleurs dans l’Univers ? Ses ingrédients prébiotiques (carbone réduit, molécules organiques complexes, acides carboxyliques, acides aminés, acides nucléiques) ont été largement identifiés, soit dans des objets naturels extraterrestres (le milieu interstellaire, les comètes, les météorites) soit dans des simulations où différents paramètres plausibles concernant d’éventuelles atmosphères primitives de planètes ou des processus à l’œuvre dans le milieu interstellaire prétendent dupliquer l’évolution chimique de la Galaxie. C’est une certitude, le matériau prébiotique existe en grande quantité dans l’Univers et la fréquence des planètes déduite des observations actuelles garantit à coup sûr une possibilité multiple pour l’apparition de la vie sur de très nombreuses planètes. Toutefois, à l’heure actuelle, l’importance des conditions initiales et surtout de la sensibilité à ces conditions, un paramètre décisif dans les phénomènes non linéaires probablement liés à l’émergence de systèmes auto-réplicatifs, n’est absolument pas comprise, essentiellement parce que ces conditions initiales ne nous sont, pour l’instant, pas accessibles. Que l’on réfléchisse seulement au destin des planètes sœurs de la Terre que sont Venus (une fournaise) et Mars (un désert glacé), en se rappelant que sur cette dernière planète, aucune molécule organique complexe n’a été à ce jour détectée par les expériences pourtant sophistiquées des sondes Viking. Les conditions initiales elles-mêmes sur Mars, vraisemblablement très proches de celles de le Terres semblent, avoir autorisé, aux derniers résultats de la sonde européenne Mars-Express, une rapide divergence d’évolution planétaire ayant mené au monde glacé et sans vie que l’on observe actuellement et pourtant, Mars est indubitablement notre voisine cosmique.

Vient ensuite, une fois la vie démarrée sur une planète, le long cheminement vers l’intelligence qui passe obligatoirement par le développement d’une vie eucaryote (multi-cellulaire). Si la vie semble être apparue très tôt sur Terre (au bout tout de même d’une période de près de 1 milliard d’années !), l’apparition d’organismes pluricellulaires s’est effectuée très tardivement (au cours du cambrien, c’est-à-dire vers il y a environ 1.8 milliard d’années). L’évolution des pro vers les eucaryotes a donc été un processus très lent nécessitant probablement des conditions physiques à la surface de la planète peu changeantes et une grande stabilité des facteurs extérieurs influençant ces conditions (orbite, obliquité, présence d’un champ magnétique, pour ne citer que les conditions « astronomiques »). L’apparition d’une intelligence supérieure ne se fait que dans les derniers 500000 ans (un rapport 10000 avec l’âge de la Terre) et, faut- il le préciser, la civilisation technologique maîtrisant la communication par ondes électromagnétiques n’existe que depuis…100 ans, soit un dix-millionième du temps de vie de la Terre qui aura, pendant la quasi-totalité de ce temps maintenu des conditions physiques décentes pour permettre le développement de cette intelligence qui repose sur des principes de biochimie à base de carbone qui ne tolère somme toute que des écarts de température relativement faibles.
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Capture d’écran du logiciel SETI at Home

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Bien entendu, le problème crucial qui se pose dans cette réflexion est celui concernant la contingence de l’apparition de l’intelligence. Celle-ci est elle nécessairement la meilleure réponse à la sélection naturelle de type darwinien ? Si il est difficile de répondre à cette question, il est largement permis d’en douter. Combien d’espèces ont-elles existé sur Terre ? D’après le biologiste allemand E. Mayr, on peut tabler sur quelques 50 milliards d’espèces et seule une, la nôtre, a mené à l’intelligence ! Finalement, le caractère « nécessairement » technologique d’une civilisation n’est pas acquis. Sur Terre dans les 10000 dernières années, une bonne vingtaine de civilisations n’ont pas mené à la maîtrise ni des lois physiques concernant l’électromagnétisme, ni à fortiori au développement de moyens de radio-communication. Une autre considération sévère pour SETI vient renforcer le scepticisme à propos des programmes envisagés et interpeller non seulement leurs responsables mais aussi les scientifiques insuffisamment critiques des difficultés du sujet, tient à l’inexorabilité du Paradoxe de Fermi qui ne s’applique pas seulement comme on le croit trop souvent à la présence physique d’extraterrestres de nos jours sur Terre mais aussi à la dramatique absence de détection de tout signal radio artificiel dans une Galaxie qui devrait contenir des millions de civilisations selon le célèbre astronome américain Carl Sagan. La première page du roman de Science Fiction, « Fondation » d’Isaac Asimov constitue à ce sujet une des meilleurs introductions à ce paradoxe.

Le paradoxe de Fermi propose que si on ne constate pas la présence d’extraterrestres sur Terre (et à fortiori si on ne détecte pas d’ondes radio artificielles), c’est tout simplement parce que ceux-ci n’existent pas. Pour se donner une idée de la puissance du paradoxe, il suffit de constater l’accélération fantastique des progrès scientifiques et techniques réalisés au cours des 50 dernières années. Les vols spatiaux sont devenus accessibles (ce qui était impensable durant la seconde guerre mondiale) et les ingénieurs astronautiques envisagent sérieusement la possibilité d’envoyer des sondes interstellaires d’ici un ou deux siècles. La colonisation de la Galaxie, vue de notre civilisation terrestre, semble donc être, une fois notre intelligence acquise, une échéance de quelques millions d’années. Bien entendu, il est plus que probable qu’il existe des millions de planètes fort semblables à la Terre et qui auraient pu permettre le développement de la vie, d’une intelligence et l’apparition de civilisations technologiques bien plus anciennes que la nôtre. L’absence d’évidence serait elle l’évidence de l’absence ?

Dans les discussions sur la résolution du Paradoxe de Fermi ou de l’équation de Drake (une équation simple et pédagogique qui permet de poser le problème du nombre de civilisations présentes en ce moment dans notre Galaxie), il existe une grande inconnue qui est la durée d’une civilisation technologique ou encore la durée de vie d’une espèce animale (nous en l’occurrence). Si une espèce a une courte durée de vie (10000 ans), alors nous sommes seuls dans l’Univers au temps T (c’est-à-dire maintenant). Si cette durée est longue, progressivement, l’équation de Drake autorise des solutions moins désespérantes. Toutefois, bien qu’il soit extrêmement difficile d’évaluer avec certitude la durée de vie d’une espèce (ou d’une civilisation), il faut savoir que l’utilisation du principe de Copernic qui suppose que nous vivons un instant totalement quelconque de notre propre civilisation (et de l’histoire de l’Univers), se traduit par la possibilité d’en estimer l’intervalle de confiance de sa durée effective. Cet intervalle reste court, à l’échelle de la durée de l’Univers, et est compris entre 0.2 et 8 millions d’années (Gott, 1993). Rappelons tout d’abord que le principe copernicien est le fondement même de l’astronomie moderne et est sans cesse donné par les enthousiastes de SETI pour démontrer le bien fondé de leurs conjectures, à savoir que si il y a de la vie sur une planète banale, il doit nécessairement y en avoir n’importe où ailleurs. A l’évidence, l’application du Principe de Copernic est cruel, car il laisse fort peu de place à la possibilité de détecter et surtout de communiquer avec une civilisation extraterrestre, Gott estimant ce nombre de civilisations au plus a 121, avec des hypothèses pourtant particulièrement favorables.

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Enrico Fermi dans les années 1940

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SETI est il pour autant inutile ? Il faut noter tout d’abord que le Paradoxe de Fermi conçu initialement sous une forme forte (présence physique d’extraterrestres sur Terre), peut se concevoir sous une forme plus faible (la détection d’ondes radio artificielles), voire même très faible, la simple détection de vie extraterrestre, sur Mars ou sur une exoplanète, deux objectifs à court terme de l’astronomie d’aujourd’hui, et que ce dernier aspect est largement à notre portée. La détection d’ondes radio artificielles, que F. Drake avait annoncé avec une imprudente certitude pour l’an 2000 n’a pas produit le moindre résultat exploitable. Bien entendu de très grandes difficultés stratégiques et techniques propres à SETI restent indécidables, recherche en mode « survey », recherche focalisée sur des étoiles données et proches (cette dernière possibilité étant largement contestable si l’on s’en tient au Principe de Copernic), fréquences à utiliser et signification des signaux à détecter, rendent cette approche particulièrement hasardeuse. Cependant, si SETI est une opération réellement scientifique, non seulement dans sa méthodologie et ses prémisses, elle doit l’être aussi dans son évaluation critique des résultats négatifs. En astronomie, un résultat négatif est toujours pris en considération. L’absence de telle ou telle molécule dans l’enveloppe d’une étoile conduit toujours à remettre en question les modèles, les calculs et parfois même les théories sous-jacentes. Qu’il en soit donc de même pour SETI ! Que les observations dégagent des limites supérieures à la présence de vie intelligente dans notre Galaxie, qu’elles remettent en cause un par un les termes de l’équation de Drake, qu’elles incluent le Principe de Copernic en sa faveur comme en sa défaveur avec honnêteté et humilité.

Il a souvent été souligné que la détection d’intelligence extraterrestre serait la plus grande découverte philosophique offerte à l’humanité. J’adhère entièrement à cette formulation à condition que l’on puisse admettre, sans peur ni à priori, exactement l’inverse. Si nous sommes seuls dans l’Univers, alors il faudra sans doute affronter cette responsabilité ultime, celle de commencer dés à présent à préserver la vie sur notre unique, si unique planète.

Référence

Gott, R. : 1993, « Implications of the Copernican principle for our future prospecs », Nature, 363, 315-319

16 commentaires sur l'article Un ciel désespérément vide – Faut il (déjà) tirer un bilan de SETI ?

  1. ComteZer0 dit :

    J’ai arrêté de participer au projet seti pour consacrer plus de ressource au projet Climat Prediction.

    Contrairement à ce que vous pouvez croire, j’ai assisté quand je regardais de temps à autre les données qui s’affichaient sur le client Seti, à un pic extraordinairement élevé sur une des unités de calcul, je dirais dans un raport de 1 à 1000 pour donner une idée de la taille par rapport au ’bruit de fond’ habituel. Je n’ai pas pris de screenshot de ce pic n’en ayant pas eu le temps, ni le réflexe, l’unité a été renvoyé avant d’être fini d’analysée et je suis convaincu que cette unité de calcul contenait une information qui contredit totalement le fait qu’on n’est toujours rien découvert.

    Il est possible que ce pic puisse se trouver dans l’unité de calcul suivant au passage du radio téléscope, je n’ai pas noté les coordonnées ni l’identification de cette unité, car je fais totalement confiance dans les gens qui ont programmé le logiciel, et il pouvait sagir d’un bug de calcul sur ma machine de l’époque. Cela pouvait aussi être un test pour voir le comportement d’un utilisateur lambda suite à l’introduction d’une erreur volontaire dans l’unité de calcul, pour voir rapidement ses réactions avec la communauté. Je n’ai strictement rien dit à l’époque pensant que cela présentait certainement un intérêt, mais j’attendai une annonce officielle. De plus des erreurs avait été commise sur certaine unité, qui ont été recalculée, d’autre part cela pouvait peut-être du à l’explosion d’une supernova, quoi que cela soit très improbable, ou bien tout autre raison.

    En tout cas, je confirme que j’ai bien vu un signal sur une unité de calcul qui était totalement différent de tous les signaux classiques que j’avais vu jusqu’alors. D’ailleur, rien ne nous dit que les signaux classiques ne contiennent pas déjà une information, mais que nous soyons simplement incompétents pour la décodée.

    Cependant, s’il n’a jamais été fait d’annonce sur les découvertes du projet, cela me semble être pour des raisons évidentes, si effectivement un signal a été trouvé, il est possible que l’annonce n’est pas été effectuée officiellement comme il est prévu dans le protocole au niveau de l’ONU. Une raison est simple ; seuls les découvreurs disposent alors de cette information et ils peuvent l’exploiter seul dans l’espoir d’en tirer un bénéfice. Sachant que la plus part des informations viennent d’Université américaine, malgrè les contrats de coopérations entre nations, et malgrè la collaboration scientifique internationale, ce projet reste avant tout un projet américain.

    Si donc ce signal existe, il faut encore pouvoir le décoder, et évidement, dans un premier temps je pense que les institutions gouvernementales américaine chercherons à être les premières à trouver le sens du signal. En conclusion, si une découverte est faite, il est probable que personne n’en soit jamais informé dans l’espoir d’en tirer un avantage stratégique au niveau politique mondial.

    Que pourrai contenir ce signal ? Dans un premier temps, je pense qu’il contiendrait une forme de bonjour, de présentation de l’état des connaissances comme pour les sondes Voyagers I & II. Donc il y aurai un interêt à un gouvernement quelconque de disposer de ses informations surtout si par exemple elles expliquent comment les localiser, maitriser une nouvelle forme d’énergie ou de communication…

  2. Piotelat dit :

    Il existe une différence entre trouver une molécule dans une étoile et un signal artificiel dans l’univers.

    Si un tel signal nous est envoyé en ce moment, il y a 99,9999% de risque que le radiotélescope d’Arecibo ne pointe pas dans la bonne direction. Les moyens des projets SETI en terme de pesonnels et de matériels ne sont pas comparables à ceux de l’astronomie classique, surtout en France.

    Récemment, j’ai accueilli un étudiant en première année de BTS informatique pour un stage de 6 semaines. Il a lui-même choisi le sujet de son stage qui consistait à étudier un protocole réseau. Au bout de quelque jours, il est venu me voir en me disant que ce n’était pas réalisable. Il avait cherché sur Google des documents en Français et n’avait rien trouvé. Je me suis rendue compte qu’il lui manquait des notions importantes en informatique comme la relation client-serveur et qu’il n’avait pas cerné la difficulté de son sujet.

    Je suis persuadée que nous en sommes au même stade que lui concernant SETI. Nous ne nous rendons pas compte de notre ignorance. De la même manière que l’étudiant a éliminé les documents anglophones, nous éliminons peut-être certains signaux reçus parce que nous n’avons pas d’algorithmes d’analyse approprié.

    Certes, il faut remettre en question nos stratégies de recherche, mais sans doute pas tirer de bilan.

  3. Louis D’Hendecourt dit :

    Bonjour

    Tout d’abord, sur le plan technique, il est assez faux de dire que les ondes radio se détèriorent à travers la distance parcourue. L’onde électromagnétique peut être dans le domaine radio, tout comme dans le domaine visible, c’est le même phénomène. Vous voyez bien les étoiles, même lointaines, avec des télescopes (optiques), on voit de plus en plus loin (par exemple des galaxies). Il est vrai que, dans le visible par exemple, la poussière interstellaire a tendance à « bloquer » la lumière des étoiles (nuages sombres) mais, plus on va vers les ondes dites « longues », moins cet effet est important. Pour donner une idée, le ciel est très bien cartographié à la longueur d’onde de 21 cm et sur toute notre Galaxie, car la Galaxie est complètement « transparente » à cette longueur d’onde. Beaucoup de radars utilisent ce type de longueur d’onde. Il n’y a donc aucun problème pour « communiquer » par radio avec une civilisation galactique ou détecter la présence d’une civilisation qui utiliserait la radio à grande échelle.

    Vous avez effectivement raison en ce qui concerne les fréquences. Il y a un très grand nombre de possibilités. Tout le jeu est d’essayer de notre côté, d’exploiter au maximum la plus large gamme de fréquence possible. Cela dit, il est vrai que cela revien à chercher une aiguille dans une botte de foin et qu’on ne peut tirer de conclusion définitive. Mon article a cependant pris au mot les promoteurs de SETI (Drake en particulier) qui déclarait qu’en l’an 2000, il était sûr qu’une détection aurait été réalisée, ce qui n’est évidemment pas le cas.

    Il faut comprendre qu’aucune technologie ne peut dépasser la vitesse de la lumière, non pas que celle-ci ne soit pas inventée mais parce que la structure de l’espace temps ne permet pas ce genre de Science Fiction. Dépasser la vitesse de la lumière remet en cause le principe de causalité, sans lequel notre compréhension de l’Univers devient impossible. En dépassant la vitesse de la lumière, il vous serait possible de remonter dans le temps pour y tuer votre père avant votre conception (alors que bien évidemment vous êtes déjà « conçu »).

    Maintenant, sans vouloir vous froisser, je ne pense pas une seconde que nous ayons eu le moindre contact avec d’éventuels extraterrestres. Je ne crois pas à une théorie du « complot » et, en tant que professionnel de l’astronomie, je n’ai moi-même, ni aucun de mes très sérieux collègues, été le témoin de quoique ce soit dans ce domaine.

    Reste finalement, à apprécier la solidité du paradoxe de Fermi. Je vous en donne une clef : lisez donc le premier tome de la saga « Fondation » d’Asimov. Il suffit de lire quelques pages (la première en particulier), pour vous rendre compte du problème.

    amicalement

    Louis

  4. cklat dit :

    hello seti un ciel desesperement vide

    citoyen lambda, je me permets cependant de vous demander : comment peut on esperer capter des ondes radios en provenance de l’espace sachant que celles ci se deteriorent à travers la distance parcouru.

    d’autre part , nos outils sont-il adequatent pour ecouter,bien qu’à notre echelle les gammes de frequences soit etendues, elles restent ridiculements etroites en regard de cette univers ,notre technologie ne depasse pas la lumiere,et reste centré sur nos trois dimensionalités.

    (en apparté,et restant ouvert à toutes propositions,il me semble que le nombres de contacts avec autres choses ne peut plus etre nié, trace radar,enregistrement video, temoignages officiel ,pilote ,militaire, president de certaine nations,à regarder de pres et objectivement cela ne fait aucun doute,je deplore malheureusement la legereté avec laquelle ces affaires sont traitées,il y a visiblement quelque chose qui ne veut pas )

  5. Je cite : « comment peut on espérer capter des ondes radios en provenance de l’espace sachant que celles ci se deteriorent à travers la distance parcourue ».
    Dans l’espace interstellaire, les ondes électromagnétiques ne se dégradent pas.
    Bien sûr, elles peuvent être absorbées par des atomes, des ions présents en quantité faible (hydrogène, hélium), mais seules quelques fréquences bien connues sont absorbées.
    Par ailleurs, leur intensité diminue rapidement, en fonction du carré de la distance parcourue depuis l’émetteur. et c’est bien là que réside le problème : si une éventuelle civilisation a un niveau technique nettement supérieur au nôtre, elle peut utiliser des ondes EM à des fréquences que nous ne surveillons pas, en utilisant des puissances très faibles (voir les débats actuels sur la dangerosité possible des ondes) donc des ondes indétectables pour nous au caue de la distance.
    A l’inverse, on peut dire que le choix de nos fréquences radio répond à des nécessités techniques qui sont probablement universelles. (qualité de la propagation, dangerosité par rapport aux spectres d’absorption des molécules contenues dans les cellules vivantes…). Donc si on n’entend rien, ce n’est guère encourageant pour les partisans de l’existence d’E.T.

  6. Jacques Molné dit :

    Pour les extra terrestres comme pour nous, il est plus facile de communiquer par radio que de se déplacer physiquement. Mars est à 3 minutes lumière par radio (au plus près), et 6 mois en fusée; le calcul est vite fait, ne serait-ce qu’énergétique; et je ne parle là que d’aller dans la maison d’en face. S’il faut changer de quartier ou de ville, les tentacules m’en tombent. Donc si les extra terrestres se demandent pourquoi je ne suis pas déjà chez eux, je leur dit: j’ai un petit vélo qui n’avance pas et je préfère communiquer à la vitesse de transmission maximum sur des fréquences qui diffractent peu pour conserver de la qualité au signal, et puis arrêtez votre télé et écoutez nous, ça fait cent ans qu’on parle dans le micro.
    Si je dois aller sur alpha du centaure, je te dis pas l’état dans lequel je vais arriver.

  7. Louis d'Hendecourt dit :

    Pour répondre à Jacques: eh bien NON! la théorie de la relativité ne nous interdit pas « complètement » d’aller visiter une étoile lointaine, je veux dire physiquement. Ainsi, en approchant la vitesse de la lumière (99,9 % de c, pour prendre un exemple), votre temps propre (votre réel vieillissement) pour aller sur alpha du centaure sera d’à peine un mois (calcul approximatif). Vous y restez pour visiter 6 mois et revenez à la même vitesse en 1 mois. Vous êtes donc parti 8 mois ce qui est acceptable. Par contre, le temps propre de l’observateur terrestre (vos copains restés sur Terre) sera lui de 4 ans l’aller, 6 mois d’exploration et 4 ans le retour (si alpha du Centaure est à 4 années lumière). Rien n’interdit cela. Sauf qu’il n’y a aucune technologie pour le faire.

  8. Jacques Molné dit :

    Bon alors je vais sur Alpha du centaure, avec mon vélo;
    mais je dois trouver un super porte-bagage pour transformer pas mal de matière en énergie (pas beaucoup disons juste un système solaire et quelques nuages interstellaires, il ne faut être trop gourmand)et pouvoir atteindre des vitesses proches de la lumière (il ne faut pas faire d’excès de vitesse dans l’espace non plus). En plus ce serait bien que le vélo n’accélère pas plus de 1g par seconde ( pour ne pas ressembler à une crêpe en arrivant). Pour atteindre 1/3 de la vitesse de la lumière (100.000 km/s) il me faudra 4 mois, et j’aurais accomplis 1/100 de la distance terre-Alpha du centaure, puis il ma faudra 12 ans de voyage, et 4 mois de décélération à 1g/s
    Donc, nous sommes bien d’accord: les ondes radio sont la solution la plus rapide et la moins dispendieuse énergétiquement parlant.

  9. Louis d'Hendecourt dit :

    NON! Je n’ai d’abord jamais dit que cela était possible technologiquement mais simplement autorisé sans violer les lois de la physique, nuance!
    Ensuite je n’ai pas voulu compliquer la description du voyage en prenant en compte l’accélération et la décélération nécessaires, ce qui fausse un peu le problème pour alpha du Centaure qui est une étoile somme toute assez proche. OK, vous vous fixer une accélération constante de 1 g (gravité terrestre, 1g = 9,81 m.s-2, le g par seconde ne veut rien dire). Ensuite l’effet relativiste est peu important à 100000 km.s-1, il vous faut approcher effectivement tout près de c (0,99 ou mieux). Mais n’oubliez pas que votre temps propre se ralentit en approchant de cette vitesse. Ensuite, si vous êtres très près de c, vous pouvez aussi bien parcourir 100000 années lumière (traverser notre Galaxie) en un temps très bref. Je compterais quelque chose comme 1 à 2 ans an pour accélérer, 1 à 2 ans pour freiner mais 1 mois pour parcourir x années lumière, x pouvant être très grand, avec votre temps propre se ralentissant. Vous pourriez donc aller au bout de la Galaxie, en revenir en 2 à 4 ans (tout dépend de ce que vous faites là bas. Au retour, la Terre aura vécu…200000 ans. C’est évidemment une sorte de voyage sans retour (au moins pour vos amis).
    Maintenant, je ne dis pas que cela soit faisable pour un tas de considérations techniques…mais pas strictement impossible sur le plan de la physique.

    1. admin dit :

      J’imagine que vous parlez de la rubrique : articles relatifs. Ces liens sont générés automatiquement, en fonction des mots clés, commentaires, etc… Ajouter ce qui vous semble manquer dans les commentaires est une bonne solution.

  10. falcon dit :

    il est evident que les ondes radios sont finalement un tres mauvais moyen de communiquer a l’echelle stellaire ! Envoyer un signal et attendre la reponse 10, 100 ou 1000 ans ce n’est vraiment pas tres performant. Si une civilisation avancé existe et se developpe sur plusieurs planetes de systemes stellaires différents, elle cherchera serieusement d’autres moyens de dialoguer avec ses sondes, et ses colonies.

    Et si ce moyen existe les ondes radio ne presenteront plus aucun interet pour toutes ces millions de civilisations potentielles !
    Peut etre faut t’il encore 100 ou 1000 ans de recherche pour trouver un tel moyen (modulation de tachions ou d’ondes de gravitationelles, cryptage quantique ou autre, etc…) Si l’ecart entre la decouverte des ondes radios et d’un systeme bien plus rapide est faible, quasiment plus aucune civilisation avancés ne les utilisera pour des liaison longues distances d ‘ou le silence radio actuel !

    On ne connaissait pas les ondes radios il y a 150 ans, et on ne peut pas exclure totalement de trouver un jour un moyen d’envoyer de l’information plus vite que la lumiere !!

    a mon avis l’erreur de SETI est La !

  11. Louis d'Hendecourt dit :

    à Falcon: vous n’avez pas formellement tort. D’un autre côté on ne peut utiliser que les techniques connues. Cela dit, l’idée des tachyons, est pour l’instant au point mort, les ondes gravitationnelles se propagent à la vitesse de la lumière et je ne crois pas que le cryptage quantique déjà en partie réalisé sur des photons (si je ne me plante pas) n’a pour l’instant pas violé le principe de la relativité. Reste tout de même le principe de causalité qui dépend tout de même essentiellement de la constance de c et de l’impossibilité de passeau-delà de cette vitesse. Il y a donc encore du boulot…

  12. A. Belu dit :

    Il y a plein de recherche SETI (y compris sciences humaines & sociales) qui sera présentée à un grosse conférence Astrobio aux Etats-Unis (hebergée par Lunar & Planetary Institute, donc un truc sérieux). Il y a le programme et les résumés des interventions.

    Exemple (il suffit de remonter l’arborescence pour avoir le programme complet) :

    http://www.lpi.usra.edu/meetings/abscicon2010/pdf/sess231.pdf

  13. manastro dit :

    Hello tout le monde.

    Je me demandais dans quelle mesure nous serions capable de capter une émission de radio ou de télé émanant d’une jumelle de la Terre située à disons… 100 Al environ.
    Autre question : Quelle proportion du ciel et dans quelle gamme de fréquence avons-nous exploré (écouté) et pendant combien de temps pour chaque lieu, fréquance, etc…

  14. Le Chon dit :

    Salut à tous.
    Je découvre tardivement,ce jour de novembre 2014,mais avec un réel plaisir ,cette discussion.
    j’ai le sentiment d’être un habitant du début de notre histoire, vivant paisiblement de chasse,pêche,d’artisanat,et ayant une certaine vision de son univers.
    Je me dis que si j’existe ici sur mon rivage, se pourrait il qu’ailleurs sur un autre rivage, un autre se pose une semblable question.
    j’utilise mon tronc d’arbre creusé avec grand soin pour pêcher, ma javeline pour chasser, et j’essaie d’imaginer , comment joindre cet autre là, ailleurs.
    Mes voisins me regardent en riant, quel farfelu.
    Pour aller au delà de la grande mer, il faudrait un énorme tronc ,voyager longtemps, avec combien de nourriture, et puis l’inconnu , les tempêtes les vagues immenses, quelle folie.
    Pourtant , quelqu’un a vu une chose passer à l’horizon un soir, du haut de la grande colline, couvert de petites lumières.
    Surement un vieux tronc avec des lucioles, disent ceux qui savent.
    Mais si ?? il y avait des autres.
    J’ai deux siècles de progrès technologique, de physique, de concepts, à rattraper, sans compter quelques guerres, et catastrophes diverse .
    Sans compter le choc culturel, suis je prêt , ou seulement capable d’appréhender, de survivre à cette éventuelle rencontre.
    Certaines connaissances ne vont elles pas me déstabiliser ou même détruire ses valeurs dans lesquelles je me reconnais.
    En résumé, les moyens matériels et technologiques, ne me semblent pas suffisants, si l’entité consciente que je suis ne dispose pas des outils intellectuels, sociaux et conceptuels appropriés pour un tel contact.
    Nous ne savons pas nous projeter assez pour savoir ce dont nous aurons besoin, ni ce dont nous devrions nous débarrasser pour un tel contact.
    Nous devons continuer dans les diverses technologies , mais plus encore dans l’évolution de nos outils intellectuels,sociaux et conceptuels.

    Ne sommes nous pas en train d’assembler des bâtons ,au bout d’autres bâtons et ainsi de suite, pour atteindre l’autre coté du ravin, il nous manque quelques notions je crois.

    Faisons ces efforts sur nous avec le même dynamisme que pour la technologie.
    Je suis persuadé que c’est a ce prix , n’en déplaise à la technologie, et la rentabilité.

    Je n’ai nulle part trouvé d’étude à ce sujet, mais je ne suis qu’un vieux papy. Merci à tous pour votre dynamisme.

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