Dans la rubrique « Trajectoires en Exobiologie », des étudiants en thèses, sur des thèmes liés à l’exobiologie, racontent leur parcours. Kafila Saiagh, doctorante au LISA, répond cette semaine aux questions de la SFE.
Quelle est votre formation ?
Bac S , licence de Chimie/Bio (dominante chimie). J’ai fait un master en Sciences de l’Environnement et me suis ensuite spécialisée dans la physico-chimie de l’atmosphère. Durant la deuxième année de master (année de spécialisation), j’ai suivi une option traitant de l’exobiologie dont l’intitulé exact est « Physico-chimie des atmosphères planétaires ».
Pourquoi avez-vous choisi ce type d’études ?
Le choix de suivre des études scientifiques était naturel. La question que je préfère est : pourquoi ? Et ce, à propos de tout. D’ailleurs, comme dirait un prof d’SVT qui m’a profondément marquée au lycée, le mot n’est pas pourquoi, mais « comment » ? La science essaie de faire face à tous ces « comment » et m’est donc parue comme un chemin évident à suivre.
Au fur et à mesure que j’avançais dans mes études une sorte de filtre s’est construit. Bien qu’appréciant à peu près tout des préférences se sont fait sentir. En premier, et d’ailleurs très tôt, les maths ont été filtrées. Puis la biologie. La physique-chimie restait en première place dans mes intérêts. Les appliquer dans l’environnement était pour moi une manière d’appréhender ce qui nous entourait. J’ai donc fait un master en sciences de l’environnement spécialisé en physico-chimie de l’atmosphère. Dans ce cadre, certains demanderont pourquoi étudier l’exobiologie ? Les sciences de l’environnement ne sont pas que celles de la Terre, ce sont celles de l’Univers.
Quel est votre sujet de thèse ? Où la faites vous ?
L’intitulé de ma thèse est : Evolution chimique dans le système solaire : études photochimiques en laboratoire et en orbite terrestre sur la Station Spatiale Internationale. Je la fais au LISA, Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques.
Le sujet de ma thèse est l’étude de l’apport de la matière organique cométaire sur Terre via les micrométéorites. Une comète est un mélange de glace et de poussière, quand elle s’approche du soleil, les glaces subliment (passent de l’état solide à gazeux) et cette sublimation entraîne l’éjection de petits grains cométaires. Certains de ces petits grains peuvent tomber sur Terre et apporter avec eux leur contenu chimique. L’importance de cet apport dépend notamment de la stabilité photochimique ( stabilité face au rayonnement solaire) de la matière organique. En résumé ce sont les conditions de cet apport que j’étudie.
Quel est le lien de votre sujet avec l’exobiologie ?
La Terre primitive a connu une phase de bombardement active par les petits corps (comètes, météorites et micrométéorites). Les comètes et les grains qui en sont éjectés contiennent des molécules organiques, éléments indispensables à la formation de systèmes vivants. Ils ont donc pu ensemencer la Terre primitive de ces éléments et participer ainsi à l’émergence de la vie.
Pourquoi avez-vous souhaité faire une thèse ?
Faire une thèse ouvre la possibilité de faire de la Recherche son métier. L’idée de poser une problématique et essayer de trouver des pistes pour y répondre est très motivante.
Meilleur souvenir et pire souvenir au laboratoire ?
Cela fait relativement peu de temps que je suis dans le labo, je n’ai pas de meilleur souvenir à proprement parler mais disons que j’ai pas mal de bons souvenirs : des rencontres particulières et des moments de discussions légères (commérages surtout) dans mon bureau avec d’autres collègues.
Pire souvenir : une crise de doute (conseil : avoir un minimum de confiance en soi pour faire une thèse).
Et après ?
J’aimerais avoir une expérience de Recherche à l’étranger. Après, on verra…
Kafila fait partie de la famille au sens large!!Je lui dis un GRAND BRAVO!!!! Je vais lui souhaiter ce que Nietzche souhaitait à ses amis et amies à l’occasion du nouvel an: » D’etre de ceux ou celles qui font toujours les choses bien »