Dans la rubrique « Trajectoires en Exobiologie », des étudiants en thèses, sur des thèmes liés à l’exobiologie, racontent leur parcours. Christophe Cossou, doctorant à l’observatoire de Bordeaux, répond cette semaine aux questions de la SFE.
Quelle est votre formation ?
J’ai tout d’abord fait une classe prépa MPSI, j’ai tenu un an et je suis reparti en première année de fac l’année suivante parce que le rythme était trop soutenu et que j’ai besoin de temps pour apprendre et comprendre. Ensuite cursus classique de physique, Master 1 recherche en physique fondamentale, puis master 2 recherche en astrophysique…
Pourquoi avez-vous choisi ce type d’études ?
C’est avant tout parce que je ne peux pas m’empêcher de me poser des questions sur à peu près tout et n’importe quoi. Mais aussi parce que j’ai toujours eu 3 domaines que j’appréciais particulièrement, les maths, la physique et l’informatique. La physique m’a semblé être le domaine parfait pour concilier les 3.
Quel est votre sujet de thèse ? Où la faites vous ?
Je suis au Laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux. Lors des premiers stades de la formation d’une étoile, il subsiste autour d’elle un disque dit protoplanétaire. C’est dans ce disque que se forment les planètes. Ma thèse consiste a étudier leur formation et leur évolution à l’intérieur du disque, et je m’intéresse plus particulièrement aux interactions entre les planètes et le disque. Ces interactions ont en particulier pour effet de faire migrer les planètes dans le disque, parfois vers l’intérieur, parfois vers l’extérieur.
Ce graphique représente l’un des aspects de mon travail de thèse. Les flèches représentent le sens de migration d’une planète en fonction de sa masse et de sa position dans un disque protoplanétaire. Bien entendu, ce diagramme n’est valable que pour le disque considéré, qui a plusieurs paramètres. En fonction de ces paramètres, le diagramme change, mais le principe reste le même. Les lignes noires sont des zones où le couple est nul, et donc où les planètes ne migrent plus, ces zones sont appelées des zones de convergence quand la planète est ramenée à cette position par la migration du disque (si elle s’éloigne, la force de migration la fait migrer vers l’intérieur, et inversement). Plus la flèche est grande et plus la migration est forte.
Pourquoi avez-vous souhaité faire une thèse ?
J’aime réfléchir à un problème, et je trouve stimulant de me pencher sur une question à laquelle personne n’a de réponse.
Meilleur souvenir et pire souvenir au laboratoire ?
D’une part les parties de cartes entre stagiaires, qui ont contribué à me faire apprécier la vie au labo en plus du stage en lui même. D’autre part la possibilité certains matins de prendre mon appareil photo et de tenter d’approcher des chevreuils dans le parc de l’observatoire.
Et après ?
Je ne sais pas encore, mais arrêter totalement et me reconvertir dans l’informatique est de plus en plus probable, il n’y a aucun poste en astrophysique, 400 candidats pour 3 postes, et l’idée d’être un intermittent de la recherche pendant 10 ans ne m’attire pas vraiment.
Christophe
Aucun commentaire sur l'article Trajectoire : Christophe Cossou