L’IAU (International Astronomical Union), lors de son assemblée générale de 2006 se tenant à Prague, a fixé de nouvelles définitions pour les objets du Système Solaire.
Une planète est « un corps céleste, qui est en orbite autour du Soleil, a une masse suffisante pour que sa gravité l’emporte sur les forces de cohésion du corps solide et le maintienne en équilibre hydrostatique, sous une forme presque sphérique, a éliminé tout corps susceptible de se déplacer sur une orbite proche ».
Une « planète naine » est « un corps céleste, qui est en orbite autour du Soleil, a une masse suffisante pour que sa gravité l’emporte sur les forces de cohésion du corps solide et le maintienne en équilibre hydrostatique, sous une forme presque sphérique, n’a pas éliminé tout corps susceptible de se déplacer sur une orbite proche, n’est pas un satellite ».
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Tous les autres objets en orbite autour du Soleil, à l’exception des satellites, sont appelés « petits corps du Système Solaire ».
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Mercure n’a pas d’atmosphère mesurable mais son incapacité à maintenir une atmosphère n’est pas due à sa masse mais plutôt à l’érosion par le vent solaire et à la photodissociation de quasi toutes les molécules par un rayonnement solaire aussi intense. De plus, nous ne connaissons pas encore parfaitement la face sombre de Mercure. Je reconnais neanmoins qu’il s’agit d’une objection valable à la définition de Bojan Pecnik.
A bientôt,
Christian Muller
Si l’on tient compte de la définition que vous proposez, Mercure ne devrait-elle pas elle aussi être exclue de la liste des planètes ?
Une décision courageuse et juste de la part de Catherine Césarsky et son équipe de l’UAI!
Changer les habitudes n’est pas une chose aisée en science ! Certains astronomes seraient-ils si conservateurs à ce point ? Conserver Pluton comme planète n’est pas logique. Je reprendrai le mot de Dave Jewitt qui a découvert le premier objet de Kuiper en 1992 (QB1) avec Jane Luu et qui a dit, je cite : « Je pense qu’on peut raisonnablement voir cela comme une promotion. Pluton qui n’était qu’une inexplicable anomalie, est devenue le leader d’une famille riche et intéressante de corps transneptuniens dont l’étude nous révèlera beaucoup sur l’origine du système solaire. Nous avons découvert -1 planète et +1 ceinture de Kuiper. C’est une bonne affaire. ». C’est une réaction de bon sens et de raison qui fait mouche !
Mais est-ce que cette nouvelle définition, depuis 2006, du mot historique planète peut s’appliquer sans problème aux exoplanètes, du moins aux systèmes évolués dans lesquels l’accrétion est achevée ?. Voilà une bonne question ? Définir les exoplanètes est devenu un problème délicat. Il y a des situations « pathologiques » comme les objets de type planétaire en orbite autour d’étoiles mortes ou de naines brunes, planètes isolées « flottant » dans l’espace » et puis que faire des objets encore au stade de formation. Faut’il redéfinir le mot planète en fonction de l’étoile-hôte ? Je lis des « Jupiters chauds »,des « Pégasides »,des « Jupiters froids » et dernièrement des « Jupiters tempérées », des « Exo-Terres » aussi. Nous sommes entrés fans un zoo planétaire fascinant !
Entre nous, et pour ma part, l’objectif n’est-il pas de faire de la planétologie comparée, chercher à dégager des propriétés communes, permettant de mieux comprendre la physique et l’histoire des objets.
Pour moi, Titan, avec son atmosphère d’azote, ses lacs et ses rivières de méthane ne ressemble t-elle pas à une planète tellurique ?
Oui, la définition du mot planète va évoluer encore et pour notre plus grand bonheur. C’est là une preuve tangible que la planétologie avance à grands pas et que des progrès considérables ont été faits depuis 1930, date à laquelle un certain Clyde Tombaugh a découvert un point de lumière sur des plaques photographiques, la planète Pluton, monde énigmatique, passionnant et fascinant que la sonde News Horizons va survoler en juillet 2015, c’est à dire demain ! On a hâte d’y être !
Domisse Didier