Par Simon Casteran, journaliste
Chaque année en février, un petit groupe de doctorants et d’enseignants chercheurs issus de plusieurs disciplines scientifiques – physique, chimie, géologie, biologie, philosophie des sciences – se réunit dans le cadre agréable du Parc ornithologique du Teich, près d’Arcachon. Avec, en ligne de mire, cette question : comment la vie est-elle apparue sur Terre, et où peut-elle avoir éclos dans l’Univers ?
Pour Hervé Cottin, professeur à l’Université Paris Est-Créteil, chimiste au Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques (LISA, UPEC) et co-fondateur de ce rendez-vous, « l’objectif de cette école est surtout de faire comprendre les questions qui se posent lorsqu’on aborde ce thème de l’exobiologie, et que les scientifiques venus de différentes disciplines disposent d’une base commune de connaissances quand ils discutent ensemble ». Avec Muriel Gargaud, co-fondatrice et directrice de recherche du CNRS au Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux (LAB, OASU), et le soutien de nombreux partenaires dont le CNES, un module de formation pluridisciplinaire d’une semaine pendant deux ans a été ainsi mis en place. Au programme : des cours et des débats sur des thèmes aussi divers que la dynamique de formation des planètes, la chimie prébiotique, l’émergence de la vie, la génétique évolutive, la vie intelligente… Sans oublier le climat de la Terre primordiale ou la radio-datation des fossiles. Car l’exobiologie, si elle concerne la question de la vie dans l’Univers, se penche également sur le mystère de son apparition sur Terre !
Mais qu’en pensent les étudiants qui ont participé à ces rencontres ? « J’ai appris énormément », témoigne Vassilissa Vinogradoff, doctorante au laboratoire Physique des Interactions Ioniques et Moléculaires (PIIM) de l’université Aix-Marseille. « Découvrir toutes les facettes de l’exobiologie est un énorme atout pour nous, scientifiques, qui cherchons les origines de la vie. Ça m’a permis d’étoffer mes discours, et mes connaissances se sont particulièrement enrichies en biologie, en physique et en géologie ». Autre avantage de l’interdisciplinarité, « on rencontre la grande majorité des thésards français en exobiologie, ce qui permet d’échanger énormément sur le sujet et pourquoi pas de construire de future collaborations ! » comme l’explique Thomas Gautier, en thèse au Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales (LATMOS) à l’université de Paris-Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.
Pour en savoir plus, une seule adresse : la page RED sur le site de la Société française d’exobiologie (SFE). Ouvertes à tout étudiant francophone préparant une thèse, les inscriptions se font à partir de l’automne et jusqu’à la mi-janvier précédant chaque session. Le coût du séjour se monte à 200 € : il comprend l’hébergement en pension complète ainsi que la distribution de livres de cours et l’accès illimité au Parc ornithologique du Teich.
Découvrez des parcours de doctorants en exobiologie dans la rubrique « Trajectoires » du site de la SFE.
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