Dans la rubrique “Trajectoires en Exobiologie”, des étudiants en thèses, sur des thèmes liés à l’exobiologie, racontent leur parcours. Sarah Tigrine, doctorante au LATMOS et Synchrotron SOLEIL, répond cette semaine aux questions de la SFE.
Quelle est votre formation ?
Après une licence au Magistère de Physique Fondamentale à l’Université Paris Sud 11, j’ai effectué mon M1 à l’Université de Montréal dans le cadre d’un programme d’échange.
Je suis ensuite revenue en France pour faire mon M2 dans le parcours de planétologie d’Ile de France.
Pourquoi avez-vous choisi ce type d’études ?
Depuis le lycée, j’ai toujours aimé la physique (merci à ma super prof de terminale!).
Ce n’est qu’en M1 que je me suis décidé pour l’astro et les atmosphères en générale, suite à un cours d’atmosphères stellaires. Enfin, j’ai dû participer à un projet sur l’histoire de l’exobiologie dans la seconde moitié du 20e siècle, et la magie a opéré!
Quel est votre sujet de thèse ? Où la faites vous ?
Ma thèse porte sur la haute atmosphère de Titan (la plus grande lune de Saturne) et son interaction avec le rayonnement solaire dans la gamme du VUV soit des longueurs d’onde comprises entre 60 et 120 nm environ. Nous essayons de recréer cette atmosphère en laboratoire dans le but de mieux comprendre la chimie organique qui s’y déroule. Concrètement nous injectons des gaz (de l’azote et du méthane) dans un réacteur qui est couplé à une lampe VUV. On laisse la chimie s’opérer puis nous analysons les produits de réactions avec un spectromètre de masse.
J’effectue ma thèse au laboratoire LATMOS (Guyancourt) en co-direction avec le synchrotron SOLEIL (plateau de Saclay) afin d’utiliser leur source de lumière.
Quel est le lien de votre sujet avec l’exobiologie ?
Titan a un intérêt exobiologique grâce à la chimie organique et azotée qui se déroule dans son atmosphère dense. Comprendre cette chimie nous donne des éléments de réponse pour caractériser la chimie pré-biotique terrestre. Titan est donc un laboratoire naturel!
Pourquoi avez-vous souhaité faire une thèse ?
Faire une thèse me permet vraiment d’appliquer au quotidien toutes les connaissances que j’ai pu acquérir durant mes études. On peut travailler en équipe mais aussi de manière autonome sur un sujet spécifique et en explorer toutes les facettes.
Mon meilleur souvenir et mon pire souvenir au laboratoire
Meilleur souvenir: voir le premier spectre de produit après allumage du réacteur photochimique. On était un peu pressés par le temps, donc on ne savait pas si ça allait marcher du premier coup. Voir que sa manip fonctionne, c’est beaucoup d’émotions!
Pire souvenir: j’ai du dire une ou deux bêtises devant mes directeurs de thèse… Ils prennent toujours le temps de m’expliquer mais de mon côté, ça me fait toujours sentir mal!
Et après ?
J’aimerai continuer à travailler sur les hautes atmosphères donc pourquoi pas rester sur la simulation de labo pour une autre planète! Les exoplanètes deviennent de plus en plus populaires, ça me plairait bien de simuler leur atmosphère, il y a encore tant à découvrir!
Aucun commentaire sur l'article Trajectoire : Sarah Tigrine