Depuis 2005, les instruments de la sonde Cassini avaient mis en évidence la présence de Geyser surgissant du pole sud du satellite de Saturne Encelade.
Leur origine a depuis été longuement débattue au sein de la communauté des planétologues, certains évoquant la présence de poches d’eau liquide enfouies sous la glace. Ces poches d’eau seraient situées à quelques dizaines de mètres sous la surface seulement. Cependant, la source de chaleur permettant à cette eau d’atteindre son point de fusion n’est que partiellement comprise. Les forces de marées engendrées par la proximité de Saturne pourraient en être l’origine.
Dans son édition du 25 Juin 2009, la revue Nature publie deux articles sur le sujet. Dans le premier d’entre eux, une équipe menée par le Dr. Frank Postberg, de l’Institut Max Planck de physique nucléaire à Heidelberg, met en évidence la présence de sels mélés à l’eau éjectée du satellite. Il déclare que « l’eau salée, associée à de matière organique et l’énergie provenant de la région polaire du sud du satelite a pu fournir un environnement bien adapté pour la formation de précurseur pour la vie. » L’analyseur de poussière du vaisseau Cassini a mis en évidence qu’environ 0.5 à 2 % des grains formant l’anneau E de Saturne étaient riches en sels de sodium. Ceci ne peut s’interpréter que si les panaches de matière émis à partir d’Encelade proviennent d’un océan d’eau salée, c’est à dire d’eau en contact avec le manteau minéral du satelite.
Cette observation est toutefois tempérée par des mesures indépendantes réalisées depuis la Terre par télédétection. La recherche spectroscopique de sodium atomique près d’Enceladus place une limite supérieure sur le rapport de mélange des ordres de grandeur au-dessous de la salinité prévue d’océan. Ces observations sont compatibles avec une série de sources alternatives d’éruption comprenant un océan profond, un réservoir d’eau douce, ou de la glace.
Les quatre prochains survols d’Encelade par Cassini, prévus d’ici à 2010, devraient permettre d’affiner notre compréhension des mécanismes de production de ces geysers. Encelade est l’invité surprise à l’étonnant tableau que dresse la mission Cassini-Huygens de Saturne et de ses satellites. La possibilité de vie sur ce Satellite reste cependant une hypothèse lointaine qu’il faut considérer avec précaution car rien ne permet pour l’instant d’associer systématiquement la présence d’eau liquide à l’apparition de la vie, le seul exemple que nous ayons à ce jour étant celui de la vie sur Terre.
Pour en savoir plus :
Sodium salts in E-ring ice grains from an ocean below the surface of Enceladus, 2009, F. Postberg, S. Kempf, J. Schmidt, N. Brilliantov, A. Beinsen, B. Abe, U. Buck & R. Srama, Nature 459, 1098-1101 (25 June 2009)
No sodium in the vapour plumes of Enceladus, Nicholas M. Schneider, 2009, Matthew H. Burger, Emily L. Schaller, Michael E. Brown, Robert E. Johnson, Jeffrey S. Kargel, Michele K. Dougherty & Nicholas A. Achilleos, Nature 459, 1102-1104 (25 June 2009)
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